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Crise CEDEAO–AES : le Sénégal opte pour la diplomatie des ponts Face à la rupture entre la CEDEAO et les pays de l’AES (Mali, Burkina Faso, Niger), le Sénégal choisit une posture d’équilibre et de pragmatisme, misant sur une diplomatie bilatérale active pour préserver la coopération régionale. Entre engagements sécuritaires, relance des accords économiques et appel à l’inclusion, Dakar affirme son rôle de médiateur et de partenaire constructif. Le ministre sénégalais des Forces armées, le général Birame Diop, a rencontré le président malien Assimi Goïta le 19 mai 2025. Au menu : coopération militaire renforcée, dans un contexte marqué par des attaques récurrentes à l’ouest du Mali, à proximité de la frontière sénégalaise. Déjà actives, les patrouilles conjointes à Diboli mobilisent des unités d’élite, comme le GARSI. Le Sénégal réaffirme ainsi sa volonté de contenir les risques sécuritaires à ses portes, au-delà des dissensions institutionnelles. En visite officielle au Burkina Faso, le Premier ministre Ousmane Sonko a plaidé pour une approche inclusive face à la crise CEDEAO–AES. Regrettant les sanctions et les menaces militaires passées, il appelle à tirer les leçons des erreurs de gestion des transitions politiques. « Les peuples resteront interdépendants, quelles que soient les structures », a-t-il déclaré à la télévision nationale burkinabè. Il a également mis en avant les dizaines d’accords en cours avec Ouagadougou, indépendamment du cadre institutionnel. La visite du général Diop au Niger, accompagné du candidat sénégalais à la BAD, Amadou Hott, a permis d’esquisser une normalisation des relations. Les discussions ont porté sur la défense, la sécurité, le commerce, les migrations et la connectivité, avec des propositions concrètes telles que l’ouverture d’une liaison aérienne directe via Air Sénégal. Une manière pour Dakar d’anticiper les recompositions à venir tout en réaffirmant sa proximité avec Niamey. Entre coopération bilatérale et critique ouverte des postures passées de la CEDEAO, le Sénégal se positionne comme un acteur pivot de la sous-région. Sa diplomatie des ponts lui permet de dialoguer avec tous, sans renier son ancrage communautaire. À l’heure d’un basculement géopolitique en Afrique de l’Ouest, cette posture pourrait renforcer son rôle dans la redéfinition des alliances et des mécanismes de stabilité régionale. KM

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